Réunion du Club = mardi 09 juillet 2024 à 20h30

Elle voulait voir Galamus ...

, par Nicole Ricard

(La chance sourit aux audacieuses..)

Cette année, le week-end de Pentecôte avait lieu à Nefiach dans les Pyrénées Orientales, patrie de Jean-Claude. Hortense décida d’y aller en vélo, coûte que coûte. Sa copine Julie, ayant eu vent du projet, la contacta et l’affaire fût conclue. Elles iraient toutes les deux en vélo en passant par la montagne.

Le jour dit, Julie attendit sa copine sur le parvis de Matabiau et elles s’élancèrent joyeusement comme à chaque virée qu’elles faisaient ensemble. Elles regrettaient que leur copain Pierre ne soit pas de la fête.
Elles restèrent concentrées en sortant de la ville, les ‘vélotaffeurs’ pressés et les obstacles étaient nombreux. A Gardouch, elles laissèrent le canal pour la départementale D625 qui devait les mener à la très belle ville de Mirepoix après passage du petit col de Mayreville. La route était déserte et, à la pause, elles s’amusèrent à compter les voitures en grignotant leur repas. Repas succinct pour Julie qui l’avait consciencieusement préparé mais l’avait oublié… Hortense vint à son secours en partageant pain, fromage et autres victuailles.

A Mirepoix, une pause-café s’imposait sous les arcades bien-entendu. Chaque passage à Mirepoix était une fête pour Julie et aujourd’hui, il faisait beau, alors elles trainèrent un peu.

A la sortie de la ville, Julie se souvint de la balade Montagne d’Octobre 2022 où ils s’étaient retrouvés nombreux pour profiter des couleurs automnales.
Après deux kilomètres sur la vélo-route, Hortense réclama le retour au bitume, il est vrai que ça n’avançait pas vite sur la piste et l’orage était annoncé pour la fin d’après-midi. Elles reprirent la route, ce qui leur permit de découvrir le très beau village de Camon, le village de la rose. Elles se détournèrent pour faire un tour du village au riche patrimoine architectural (Maison haute, Prieuré, Remparts). Ici, toutes les maisons avaient leur rosier grimpant et le dimanche de Pentecôte c’était la traditionnelle fête de la Rose, les visiteurs arrivaient par cars entiers : La période idéale pour la visite donc.

Elles avaient prévu de faire étape à Chalabre, la ville était déserte. Julie se remémora un lointain voyage à Barcelone avec sa copine Monique. Après quelques achats, elles se dirigèrent vers l’unique hôtel de la ville, maintenant il pouvait pleuvoir … et il plut.

L’hôtelier leur suggéra de passer par Couiza, Bugarach et Galamus pour rejoindre leur destination, ce serait plus tranquille. Hortense dressa l’oreille en entendant parler de Galamus, elle ne connaissait pas, il fallait y aller ! Julie se souvenait encore de la descente des gorges de Galamus par forte tramontane lors de son premier 200. Elle indiqua que le vent était terrible là-bas et du vent, il y en avait aujourd’hui. Hortense indiqua que le vent n’était pas si fort que ça … Julie se dit que le vent était de Sud-Est, après tout, elles pouvaient essayer. Au pire, elles passeraient les virages à pied comme au temps jadis. Elle prépara un premier itinéraire avec quatorze kilomètres de plus que le parcours initial et 1150 mètres de dénivelé. -’’C’est trop !’’ s’exclama Hortense. Julie travailla encore sur son téléphone pour proposer plus court, cinq kilomètres de plus mais on ne pouvait pas raboter la montagne. La proposition fût retenue.

Le lendemain, le paquetage bien arrimé sur les vélos, elles s’élancèrent à l’assaut du col des Tougnets. Au bout de quatre kilomètres, elles s’extasièrent devant un champ de coquelicots,

il faut dire que l’éclairage du matin était idéal. Elles immortalisèrent le cliché. La descente du col des Tougnets était superbe, Mai était vraiment le moment idéal pour pédaler.
A Couiza, elles se concentrèrent à nouveau… il y avait quelques voitures. Puis commença la longue montée vers le Col de Linas

, montée en palier ce qui permit de rendre la montée plus sereine. Première petite halte à Rennes les Bains puis à Bugarach où elles immortalisèrent leur passage en envoyant la photo à leur copine Pascale qui devait y aller, un jour, à vélo. Après Bugarach, encore deux cent cinquante mètres à monter et un peu moins d’abri. Le vent du Sud-Est soufflait fort, Julie s’inquiéta pour la descente. Au sommet, elles se ravitaillèrent, la route était encore longue. Dans la première partie de la descente, elles durent tenir leur vélo et serrer les freins pour éviter de se faire balayer. Le col de Bancarel fût avalé dans la descente.

A partir de Corbière-sur-Cinoble, la vallée se resserrait et Hortense commençait à s’extasier… elle n’avait pas tout vu… Julie constata que le vent était tombé, peut-être que… Effectivement, les parois rocheuses coupaient net tout vent du Sud. Julie put savourer pleinement cette descente grandiose et même exceptionnelle, c’était mieux qu’en montant et sans commune mesure avec la version ‘descente tramontane’. Elle en avait presque les larmes aux yeux.

Hortense de son côté faisait chauffer l’appareil photo, pas de voitures, peu de randonneurs, Galamus était là pour elle. Elles pouvaient contempler l’Agly à loisir.

Tout à sa contemplation, Julie entendit : – « Mais ? Ce vélo… ». Elle se retourna et vit leur copain Pierre, hilare, en balade en famille. C’était certainement de la télépathie ? Ou bien l’effet Bugarach ? Une coïncidence inouïe. Hier encore, elles ignoraient qu’elles passeraient là. Ils attendirent l’arrivée d’Hortence qui le reconnut de loin et partit d’un fou rire qui fit résonner la roche.

Ils partagèrent un café en prenant leur temps, Julie regardait l’heure tourner. Elle savait qu’il faudrait encore monter. Un coup de tonnerre arrêta les discussions, le ciel était très noir et l’orage n’attendrait pas le soir. Ils se quittèrent rapidement et Julie s’exclama :- « Ca va pas trainer, l’orage me donne des ailes ! ».

Heureusement la route était descendante et Saint-Paul de Fenouillet fût rapidement atteint. Là, elles regardèrent le ciel et décidèrent de continuer jusqu’au prochain village avant la remontée. La vallée de l’Agly fut avalée rapidement, Julie surveillait Hortence dans son rétroviseur. Hortense aurait sans doute profité un peu plus du paysage, moins grandiose que Galamus mais encore bien plaisant. Julie, elle, ne tergiversait pas avec l’orage.

A Ansignan, Julie daigna accorder une pause à Hortence, le ciel était plus dégagé devant. Elles discutèrent avec les villageois qui leur confirmèrent que « C’était derrière ». Ouf ! A l’arrivée, elles virent les photos de grêle que les copains en voiture avaient pris à Saint-Paul vingt minutes après leur passage…

Elles reprirent leur progression le long du bassin de l’Agly qui s’était un peu ‘requinqué’ mais qui manquait encore d’eau. Puis après Caramany, elles attaquèrent ce qui devait être la dernière montée dans un paysage encore splendide. La chance sourit aux audacieuses…

A Bélesta, dans l’euphorie, elles plongèrent directement vers Ille-sur-Tet… Aie ! Elles s’inquiétèrent quand elles virent la route remonter. Un instant d’inattention ! Elles se concertèrent rapidement et décidèrent de continuer… en bas ce serait plat pour la rallonge.
Chanceuses, elles l’étaient ! Dans la descente, elles se trouvèrent face aux superbes Orgues de Ille-sur-Tet … à voir de préférence en fin de journée. Là, elles ralentirent pour profiter de l’instant.

En bas, elles trouvèrent la piste cyclable qui les conduisit vers Nefiach où l’on se demandait ce qu’elle faisait. A dix-huit heures trente, elles retrouvèrent les copains et les copines. Finalement, il y avait douze kilomètres de plus au compteur …

Une bien belle balade

Texte de Nicole - Photos de Marielle et Nicole

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