Sur les traces de l’histoire, La Réconciliation franco-allemande.
Il s’agit d’une longue traversée de l’Allemagne, depuis Leipzig (ex Allemagne de l’est) jusqu’à Strasbourg.

Organisée sous la forme d’un Brevet de Randonneurs Mondiaux de 1600km pour 21000 mètres de dénivelé, c’est à la fois un défi sportif et une plongée rétrospective dans les relations entre nos deux pays.
France et Allemagne, deux voisins longtemps en guerre (depuis Napoléon jusqu’à la 2è guerre mondiale), qui ont réussi à se réconcilier et à participer activement à la construction de l’Europe.

Durant cette longue randonnée, en juin 2025, nous sommes passés par 28 sites historiques illustrant tous les aspects de cette relation, depuis les conflits jusqu’à la paix et l’Europe. J’avais effectué en 2021 une randonnée similaire, organisée en France depuis les plages du débarquement en normandie jusqu’à Belfort en passant par Verdun, là aussi un parcours historique incroyable sous forme d’un BRM 1600km également.

Au travers d’un parcours exceptionnel travaillé durant 3 années par Gunar, l’organisateur allemand, j’ai pu découvrir une Allemagne peu connue, des villages et petites routes rurales magnifiques. Mais j’ai connu aussi l’émotion que font naitre des lieux chargés d’histoire, parfois atteints à l’orée de la nuit d’une longue journée solitaire à pédaler. De la terreur du camp de concentration de Buchenwald à l’espoir des signatures des traités à Schengen, ce sont des décennies d’histoire mais aussi l’effort incroyable pour sortir de ces conflits sans continuer à vouloir dominer ou humilier l’autre, qui m’ont marqué.

Du côté aventure sportive, un BRM1600, c’est un délai maximum de 146h pour parcourir ces 1600km. Un coup de calculette montre qu’il faut rouler en moyenne 265km/jour pour y parvenir. Nous étions 60 cyclistes européens au départ (69 autres étaient partis la veille, sur une formule plus douce à 180km/jour avec un délai total de 204h). Le principe, c’est l’autonomie (pas de ravitos ni d’assistance), en suivant une trace imposée qu’il faut valider sur les 28 points de passages mentionnés au carnet de route
Il faut donc rouler quelles que soient les conditions météo, il faut dormir peu et ne pas trop s’arrêter, ne pas transporter de matériel superflus et se contenter de collations rapides mais fréquentes…
J’ai réalisé cette randonnée en 5 jours et 6h (soit avec 20h d’avance sur le délai autorisé pour valider le BRM). Des étapes longues, et des bivouacs en pleine nature avec petit matelas et sac de couchage mais sans tente. Je me suis malgré tout offert le confort d’un gite sur une des 5 nuitées, histoire de prendre une douche (la seule) et rincer un peu ma tenue cycliste (un seul cuissard, un seul maillot pour tout le parcours…).

J’ai adoré cette ambiance, souvent solitaire car je ne croisais que très occasionnellement les autres participants, après la 1ère demi-journée où nous avons pu rouler en petits groupes. Il y a de nombreuses pistes cyclables avec une belle continuité, mais aussi un réseau de petites routes de campagne où seuls les vélos et les riverains motorisés peuvent circuler, c’est un régal.
Nous avions quelques parties Gravel, mais le plus exigeant pour le confort du cycliste, ce sont les nombreuses rues pavées dans les villages et quelques rudes montées sur des plaques de béton profondément striées et parfois très étroites !
L’arrivée était à Strasbourg, un beau symbole pour illustrer la création de l’Europe.

Pour ceux qui en douteraient, rouler 1600km en 5 jours et 6h, c’est du cyclotourisme  ! Et oui, tout comme les diagonales de France, ou des épreuves mythiques comme Paris-Brest-Paris, c’est l’esprit randonneur qui règne et définit les règles du jeu.

D’ailleurs, pour poursuivre dans cet esprit cyclotouriste, je suis rentré de Strasbourg jusqu’à Hendaye, après 48h de repos, par une diagonale de France. 1200km en 4 jours et demi, ce fut le même rythme quotidien. Mais cette fois-ci en duo avec un copain et avec des nuits en gite plutôt qu’en bivouac. On a droit à un peu de confort, non ? Mais cette diagonale SH dans la foulée du BRM de la Réconciliation, c’est une autre histoire…
Et puis j’allais oublier, pour me rendre au départ à Leipzig depuis Toulouse, j’ai atterri à Berlin puis roulé les 220km vers le sud à allure tranquille, me laissant 2 jours et demi pour sillonner par les petites routes cette ex Allemagne de l’est que je ne connaissais pas vraiment.

Pour vivre avec moi ces 1600km à travers l’Allemagne (1900km en y ajoutant le trajet Berlin-Leipzig), je propose une vidéo (25min) qui montre le parcours, les moments vécus chaque jour, les bivouacs, le soleil et la pluie !

https://youtu.be/ly2X6QCl348] (25min)