Rando-vélo "Moyennes Montagnes Audoises"

, par Rivoire Vincent

Texte de Vincent, à prendre avec humour et second degré bien sûr...

Hola braves compagnes et compagnons des routes cathares.

Souffrez que nous vous contions la saga des 7 chevaliers de la guilde Cé, ceux qui point ne craignent de s’aventurer sur de longues pistes tracées par Philippe le vénérable.

Hors donc, à l’ensuite de la docte mais roborative collation que nous eûmes plaisir à partager en la sainte ville de Limoux avec les damoiselles et damoiseaux du groupe Bé (ceusses même qui craignent les longues pistes de Philippe le vénérable), il advint que nous enfourchâmes de nouveau nos fiers destriers, à l’attaque du col de l’Espinas.

La collation à Limoux

Nous affrontâmes, en suivant la piste aimablement tracée par notre Vénérable sur le parchemin que nous gardions tous par devers nous, une méchante sente à chèvres. Sur plusieurs lieues, ce n’était que vilains cailloux et chausses trappes divers. Nous serpentâmes ainsi dans une ombrée au demeurant plaisante, mais nous redoutâmes tous que nos destriers y laissent un fer de leurs sabots. Ce qui grâce à dieu n’advint pas.

Plus loin, nous rattrapâmes enfin sieur Julio et sieur Ilia et nous pûmes ainsi chevaucher tous les six jusqu’au col. Il ne manquait que messire Julien, dont nous n’eûmes plus de nouvelles, mais que nous savions devant nous muni du susdit précieux parchemin, ce qui dissipa nos craintes d’être ainsi séparés.
Nous profitâmes des splendides vues dont le seigneur a bien voulu orner le cheminement du Vénérable, dont nous louâmes le dévouement envers sa confrérie. Si tant est que s’étaient exprimées quelques mécréantes et peu amènes pensées envers notre Vénérable quand il avait fallu porter nos montures dans la boue de la sente à chèvres, nous comprimes à ce moment que s’il avait lui-même soigneusement évité de nous y accompagner, c’était pour nous laisser à l’exquise primeur de cette aventure et de ces contemplations.

Quelques lieues plus loin, force fût de constater que la monture de sieur Julio se refusait obstinément à l’allure que son fier cavalier aurait voulu lui faire prendre. Notre infortuné compagnon devait souvent s’arrêter pour laisser sa piètre monture se reposer, tâche qu’il prit avec beaucoup de patience.
Mais le soleil poursuivait sa course, insensible à nos déboires. Il advint bientôt que nous dûmes nous résoudre à quelques douloureuses décisions. Nous laissâmes ainsi Messire Stéphane et dame Karine, qui avaient de lourdes tâches à assurer le lendemain aux aurores, partir aux devants. Nous vîmes bien vite leurs montures, toutes piaffantes et écumant d’énergie, les emmener à vive allure vers la cité de Carcassonne et leur respectable et ingrat devoir.

Ensuite, nous réalisâmes que sieur Ilia, qui se faisait un devoir d’accompagner sieur Julio dans l’ingrate tâche de motiver cette rebelle monture, risquait fort à son tour de manquer l’heure non négociable à laquelle il était attendu à la cité. Non point pour festoyer avec quelques pendards de notre acabi, mais bien parce qu’une diligence rapide dans lequel il pouvait monter avec son destrier pour le ramener en la noble ville de Toulouse, ne souffrirait point d’attendre sa venue.

Nous décidâmes donc, en nos âmes et consciences, que votre serviteur (l’écuyer Vincent) accompagnerait sieur Ilia jusqu’à la cité, alors que messire Jean Louis, resterait avec sieur Julio et son revêche destrier.

L’écuyer Vincent, Messire Jean-Louis et Dame Karine

Las, malgré tous nos efforts et en fouettant à bride abattue nos montures, nous ne pûmes arriver à temps et la diligence était partie. Il faudrait désormais à sieur Ilia attendre la suivante, deux heures après.

Sur ces entrefaites, alors que nous attendions l’arrivée de nos deux compagnons à la cité, un messager mandaté par messire Jean Louis vint nous prévenir que la monture de sieur Julio avait définitivement rendu l’âme, rompue de crispations dans ses membres inférieurs. La pauvre bête se refusait à repartir, la nuit tombait. Nous nous primes à penser que cette bien regrettable affaire était peut-être la conséquence du fait que sieur Julio avait omis de se prosterner devant la fontaine d’eau bénite de la basilique Sainte Marceille de Limoux.

Le bénitier de la basilique Sainte Marceille de Limoux.

Fort heureusement, un bon samaritain passait là avec sa carriole. Il s’arrêta, laissa descendre son épouse marcher sur la route pour pouvoir charger sieur Julio et sa monture et les amener avec sa carriole jusqu’à la cité. En route, ce brave homme s’arrêta même acheter à notre infortuné compagnon une bouteille d’eau de Seltz, dont il lui recommanda de faire boire abondamment sa malheureuse monture pour lui ôter ces vilaines crispations.
A l’arrivée à la cité, le brave destrier, sans doute rasséréné à l’idée de cheminer en carriole au lieu de porter son maître, allait déjà un peu mieux, achevant de nous rassurer.

Messire Jean Louis arriva sur ces entrefaites, nous rassemblant tous les 4 pour le grand réconfort de nos esprits
Voici donc l’authentique saga du groupe Cé, de la guilde des chevaucheurs de la cité de Colomiers.
Nous espérons tous que messire Julien a pu profiter de sa longue chevauchée solitaire, et que tous ensemble, groupes Bé et Cé et tous les autres preux,

Les groupes Bé et Cé

revivront de bons moments de partage et de joie au long des beaux parchemins que Philippe notre Vénérable daigne nous tracer.

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