Texte de Michel - Photos de Vincent et Michel

Bari Menton - 23 au 29 octobre 2025

Blagnac-Aéroport
Les 2 vélos viennent de disparaître dans le hors format : aléa jacta est.
Ils réapparaissent sur le tapis de chargement de l’avion tutti bene. C’est parti…

Bari
Récupération et montage des machines dans l’aéroport.
Visite de la via Venezia intra-muros dans Bari de nuit, joli, sauf que notre logement c’était dans Carbonara di Bari, on n’a pas fait exprès ! Et non, on a quand même réussi à trouver une pizzeria de quartier pour se mettre dans l’ambiance à 23h !

Foggia
Un bel échauffement de 125kms par 25°C et un petit vent joueur, vue sur la côte Adriatique, les oliviers et les Pouilles poubelles !!! Affligeant ces décharges sauvages partout…

Montesilvano
Le jour se lève, premiers coups de pédales, l’étape n’a pas l’air dure… méfiance.
On commence sur un bon gravel, mes gentils pneus en 26mm de large m’expliquent qu’ils ne comprennent pas ce qu’ils font là… Ok, je reroute sur la route (toute la sainte journée).
San Severo ouf, une boulangerie, le petit déjeuner était trop juste ce matin !
Bon ensuite, c’est des p.... de lignes droites, des p.... de rafales (vent dans le nez narines ouvertes).

On s’arrête manger, dans un routier, des pâtes pour changer un peu, on a fait une petite moitié et l’après-midi s’annonce bien pénible (il reste 100 km).
Finalement nous découvrirons une superbe piste cyclable où Radio Spaghetti fera un reportage sur Vincent…
Trajet hyper sympa, la ’golden-hour’ mélancolique illumine les cabanes de pêcheurs.
Sauf qu’on s’emballe, on rêvasse un peu, on invente la suite de la piste cyclable et là crevaison pour Vincent. On remet l’église au centre du village, une nouvelle chambre à air, et on repart dans le mauvais sens, dommage !
On finira de nuit à 197km compteur au pied d’une colline qu’il faudra grimper à pied pour accéder à notre palace avec vue... et redescendre pour manger et faire les courses.

On aurait pu remonter sur le vélo, mais là du 25% « certifié pavé » on a été petits joueurs…
Vincent répare sa chambre, on va pouvoir aller dormir. Demain, ça ne rigole pas ! Sur le papier il y a un tunnel « qu’on ne sait pas si ça passe » et 200/3000d+, je vais me coucher !

Foligno
Lever aux aurores, le menu aujourd’hui c’est viande poisson, comme dirait Lucas « on n’est pas là pour trier les lentilles ». Par acquis de conscience re-check météo et là problème, les prévisions ont changé (pluie prévue en montagne).
On a un plan B qui passe plus au nord des Abruzzes mais avec 215kms TTC, pfouii ! Les Abruzzes/Marche/Ombrie, 3 provinces au programme.

Pour le matin on prolonge la via Adriatica pour 100 kilomètres au nord de plus, puis plein ouest pour la traversée.
L’après-midi, direction la montagne avec le vent et le goudron pourri, ça va être long, et c’est long, mais joli.
On sait le mauvais temps arrivé, on fait ce qu’on peut et on se retrouve sous la pluie au sommet à 800m d’altitude, 10° avec la nuit pour descendre sur Foligno, cool.
Bon, on s’est vengé sur un burger, pas eu le temps de faire des courses pour demain…on dort, on verra bien !

Sienne
Réveil à 6h, heu, il fait jour maintenant, d’habitude on est parti non... mince les montres et téléphones ont fait la mise à jour, c’est ballot, on a une heure de retard !
Bon, on décolle à jeun et on vise la première boulangerie-café.

Toujours des champs d’oliviers, nous lâchons l’Ombrie pour la Toscane nous sommes en pleine récolte d’olives.
Un épisode gravel au milieu des villages perchés, au lieu des courses mythiques de gravel pour les adeptes du guidon large (moa, j’ai toujours mes pneus de route),
Notre réservation d’hôtel du soir ne répond toujours pas, on cherche un autre hébergement on trouve une auberge top en plein centre de Sienne, Banco (on fera 20 bornes de plus demain). Visite de la vieille ville, il eut été dommage de louper cela !

La Spezia
Un petit détour de nuit hier soir pour ’Sienne by night’ et une bonne nuit dans notre auberge.
L’objectif du jour est de rejoindre la Méditerranée mais de passer voir la tour de Pise avant ! C’est classique mais ça claque. On ne s’attarde pas avec l’espoir d’arriver avant la nuit à la Spezia.

La Méditerranée est bien là avec un rayon de soleil et, exceptionnel depuis le départ, on a droit à 30 kilomètres le vent arrière qui nous pousse, waouh (on l’a eu dans le nez tous les jours sinon) !
On découvre l’anse de la Spezia en haut d’un petit collet de quelques dizaines de mètres sympa. 188 bornes quand même et quasi pas de dénivelé, l’aventure c’est demain...

Savona
Dernière grosse étape aujourd’hui pour rejoindre Savona, départ aux aurores, ça caille et ça commence par 250 de d+ sec pour se mettre en jambe histoire de sortir de l’enclave.
Parcours ensuite au milieu de l’arrière côte où la température diminue franchement.
Arrêt technique dans un bar pour me réchauffer, chocolat/café et ça repart pour le col de Bracco, magnifique, bon goudron, le soleil pointe son nez, cool !
Un joli tracé serpente au milieu des bosses pour redescendre au bord de la mer à Lavagna.

Pause déjeuner, on repart vers Bargagli magnifique petite route de fond de vallée, bon goudron, pas de vent, peu de voitures pour l’instant... c’est louche. On remonte tranquillou en longeant la rivière, puis un bon tampon qui est sensé nous amener au pied d’un mur qu’on suppose être un tunnel... bingo (les logiciels de routage oublient parfois que le rôle du tunnel c’est de ne pas suivre le relief).
On remonte la dernière rampe d’accès au tunnel et, dans une petite aire de côté, on est arrêté par un Italien. Il nous explique très sérieusement que le tunnel est interdit aux cyclistes et que ça ne va pas être possible. C’est assez mal nous connaître, on lui explique qu’il pourrait nous attendre à l’entrée du tunnel et qu’il fermerait la marche avec les feux de détresse, il ne fait que 2 kilomètres ce tunnel, sinon ça nous rajouterait un col !
5 minutes plus tard c’est plié, nous avons à peine le temps de le remercier et c’est parti pour la grande descente sur Gênes.

Bon là, Gênes, la circulation ça gêne et c’est peu de le dire ! Nous traversons la ville très sympa mais on n’est pas vraiment tout seul, la zone portuaire ça n’en finit pas au milieu d’un flot de voitures.

Allez ouf, les 30 derniers kilomètres de côte en corniche à la « golden hour » sont toujours aussi magnifiques, vous nous faîtes confiance pour la lumière !
Demain c’est le final vers Menton, le suspense reste entier, là on va manger ...une pizza !

Menton
Last stage... Menton 125 kilomètres
Départ en douceur le soleil réchauffe, une belle route de corniche le long de la côte sur un beau ruban noir.
Les vélos sont nombreux, on rebondit de roue en roue et on tombe sur une magnifique piste cyclable de front de mer...ça roule, tunnel and Co…
Avant San Remo on tombe sur un retraité énervé en vélo électrique sans casque qui lâche les mains... Bon on prend sa roue 30mn /15 bornes, la moyenne augmente.
On s’arrête pour s’expliquer avec un plat de pâtes et on repart dare-dare, le ciel a changé de couleur.
Nouveau tunnel incroyable ! On déniche encore une petite piste qui nous amène direct à Vintimille. Le temps de passer 3 tunnels (une pensée pour Nicole) et nous y sommes !

1173kms délai tenu !
Nous aurons eu une météo bien clémente en pensant à nos acolytes de la semaine dernière [1].

1 : Alexandra et Matthias se sont élancés une semaine plus tôt sur Bari-Menton sous une météo détestable (à lire prochainement)

2 : Information sur les Eurodiagonales : https://gegediagonaliste.fr/randonnees/recits-eurodiagonales/eurodiagonale-explication/

3 : Le Menton-Bari de 2015 : https://us-colomiers-cyclotourisme.fr/bari-menton-2015