Entre Calabre et Pouilles

, par Nicole Ricard

Nous avons quitté Reggio di Calabre sous un soleil printanier au milieu des champs d’agrumes. Les bergamotes ont fini leur saison, mais citrons, oranges et fraises ont pris le relais. Les odeurs de glycines et de genêts s’ajoutent aux odeurs d’orangers.

La circulation routière dans cette partie de l’Italie demande aux cyclistes que nous sommes beaucoup d’attention, un peu d’habileté et une dose de bienveillance. Malgré les routes un peu cabossées, ça circule un peu vite à notre goût et parfois il est de bon ton de donner de la voix. Il faut savoir jongler avec les trous et négocier montées et descentes avec délicatesse.

Après Reggio, nous avons longé la Mer Tyrrhénienne (Bagnara, capo Vaticano et Tropéa), avant de traverser la botte au milieu de champs d’oliviers et de repartir le long de la Mer Ionienne jusqu’à Crotone. Nous nous sommes égarés dans quelques petits villages Calabrais haut perchés en alternant la Mer et les collines.

En quittant la Calabre, un détour vers Matera s’est imposé à nous avant de repartir sur la côte. Matera, la ville aux 130 églises dont certaines sont construites dans les rochers, la ville des Sassi, la ville aux multiples palais. Quand on y arrive, on reste bouche bée, c’est un incontournable dans la région.

En passant à Taranto, nous avons longé la plus importante aciérie d’Europe, cinq haut-fourneaux qui génèrent de très nombreux emplois et de très nombreux cancers, un véritable désastre écologique. Les petites victimes s’affichent sur les murs des immeubles (façon tag) pour qu’on ne les oublie pas.

Gallipoli, petite cité construite sur un promontoire, nous offre ses ruelles étroites où le linge sèche aux fenêtres. Plus bas la plage offre un décor de carte postale alors que les pêcheurs réparent leurs filets sous le regard de quelques curieux.

Côté route, on va dire que c’est assez irrégulier. Dès que nous approchons d’un village, nous devons jongler avec les trous. À ce rythme, nous serons fins prêts pour des épreuves de maniabilité. Pour le moment le matériel résiste bien, inutile d’ajouter que les petits braquets sont de rigueur. Ils nous aident bien lorsque dans les pentes il faut contourner un trou au dernier moment pour éviter un camion venu à notre rencontre…

Nous atteignons la côte Adriatique après un passage dans la belle ville de Lecce.

Lecce regorge d’édifices religieux et de palais en tous genres. On se promène dans cette ville comme dans un musée à ciel ouvert à travers de petites ruelles où une surprise nous attend à chaque détour.
Nous rejoignons Brindisi par une route assez rectiligne après un passage dans la petite ville d’Otranto.

Pour ceux qui cherchent un coin pour poser leurs pneus, la Calabre et les Pouilles les attendent. Ils ne seront pas déçus.

Philippe

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