- San Juan/Mendoza/Las Cuevas/Uspallata/Mendoza
Nous quittons la ville de San Juan et sommes surpris d’être interpellés à plusieurs reprises. "¿ Son los franceces ? ¿ Son los franceses ?"
Notre interview au journal Huarpe nous a donc rendu célèbres ! Outre d’avoir été diffusée sur les réseaux sociaux, elle est passée au journal local télévisé à l’heure de grande écoute des Argentins, c’est à dire vers 14h, heure où ils sont tous chez eux. La coupure de la journée se fait entre 13h et 17h environ. Ils rouvrent les magasins vers 17h, 17h30 jusqu’à 22 ou 23h. Les restaurants, le soir, dans les petits villages ouvrent vers 20h30 voire 21h.
Les 2 cyclistes parcourant les rues ne sont donc pas passés inaperçus ! C’était assez surprenant et drôle.
Ce moment de gloire éphémère étant passé, nous avons poursuivi notre route en direction de Mendoza.
Cette route entre San Juan et Mendoza ne présente pas grand intérêt. C’est le désert à droite comme à gauche. Une seule petite ville entre les 2 où nous devions faire étape... Nous l’avons dépassée de 10 km sans nous en apercevoir ! Il faut dire qu’ici, il y a très peu de panneaux d’agglomération. Il n’était pas question de rebrousser chemin. Nous avons donc profité de l’amabilité d’une dame qui nous a permis de poser notre tente derrière sa maison.
Elle nous a aussi proposé sa cuisine pour cuire notre riz ainsi que sa salle d’eau.
Le lendemain, nous avons atteint Mendoza sans difficultés majeures, mis à part quelques travaux routiers qui nous déviaient de temps en temps sur de la piste poussiéreuse.
Située au pied de la Cordillère des Andes, cette ville a subi un séisme en 1861 qui a fait disparaître les édifices coloniaux historiques. Elle a été entièrement reconstruite selon les règles antisismiques, de manière aérée, beaucoup de parcs et de larges avenues ombragées. Elle est aussi renommée par les vignobles qui l’entourent et envahissent toute la vallée.
Nous avons même trouvé une boulangerie/pâtisserie française "Brillat Savarin" où le boulanger français vend du pain qui ressemble au vrai pain français ! Il avait aussi des chocolatines, croissants, comme en France. Nous en avons profité.
Nous avons quitté Mendoza par une longue piste cyclable qui traverse toute la ville.
Partis à la découverte de la route des Andes par la mythique ruta 7,
vers la frontière chilienne et l’Aconcagua, une très longue montée nous attendait. 4 jours ont été nécessaires pour atteindre "Las Cuevas" à 3200 m d’altitude, juste avant la frontière. Nous avons évolué dans un paysage de haute montagne magnifique, riche de couleurs d’ocres, de gris, de jaunes, et de sommets enneigés.
Quelques villages traversés nous ont permis de faire étape, dont Uspallata où nous avons fait un arrêt repos d’un jour.
Le passage de nombreux camions et bus qui circulent sur cette route entre Mendoza et Santiago du Chili a rendu la montée très difficile. Il fallait sans cesse être sur nos gardes et anticiper l’approche des camions et bus. Certains, qui n’ont pas d’égard pour les cyclistes, nous forçaient à nous projeter sur le bas côté. De surcroit, il fallait lutter contre un fort vent de face qui nous faisait perdre l’équilibre en plus de nous freiner considérablement.
Un compagnon de route italien, bien chargé, rencontré le 2ème jour de montée, nous a accompagné jusqu’à la frontière.
Une dizaine de kilomètres avant d’arriver, une balade à pied d’une heure environ dans le Parc de l’Aconcagua nous a permis de faire quelques photos de la face Sud qui culmine à 6960 m avec ses neiges éternelles.
Arrivés à Las Cuevas, nous comptions grimper un chemin sinueux de 8 km jusqu’à la statue du Cristo Redentor d’où l’on a une vue, paraît-il, spectaculaire. La neige, tombée tard dans la saison, nous a interdit l’accès à ces derniers km. La montée pour nous était donc terminée.
Le vent soufflait fort à cette altitude, il ne faisait pas bon flâner dehors. Heureusement, nous avons été accueillis chaleureusement par Juan Pablo dans un refuge convivial. Un bon plat de lentilles et une bonne bouteille de vin servis le soir nous ont bien réchauffés.
Le lendemain, après avoir salué Francesco, notre compagnon italien de 2 jours,
nous attaquons la descente jusqu’à Uspallata. Nous pensions avoir le vent dans le dos, mais non, lui aussi avait décidé de tourner. Notre moral en a pris un petit coup !
Dans l’organisation de notre voyage, nous avions prévu de continuer vers le Chili avec nos vélos pour aller faire un tour à Valparaiso et Santiago du Chili et revenir ensuite en bus côté argentin. Il s’avère que mettre 2 vélos dans la soute d’un bus est toujours très compliqué. Il faut négocier avec le chauffeur, ce n’est pas gagné d’avance et on n’est pas sûr de pouvoir partir. On a donc renoncé à nos vélos laissés quelques jours à notre hostal d’Uspallata le temps de notre virée à Valparaiso et Santiago, en bus.
Au retour, nous avons récupéré nos montures et sommes redescendus à Mendoza. Le vent, décidément toujours présent, était encore de face...
Là se termine notre périple vélo. Près de 2800 Km parcourus.
Nous allons profiter des jours restants avant notre retour pour essayer de faire une virée en Patagonie, en avion. L’Argentine est vraiment un pays immense.