Texte extrait des compte-rendus faits par Annie
- Traversée du Sud Paraguay.
Après notre superbe week-end aux chutes d’Iguazú, nous reprenons la route en traversant 3 frontières. Nous quittons l’Argentine, passons rapidement par un bout de Brésil, puis entrons au Paraguay par Ciudad del Este. Une route droite va nous amener à Asunción, après 360 km.
Il fait un temps plutôt orageux, la route est faite de montées et descentes incessantes. Nous traversons une zone agro-industrielle où de grands panneaux publicitaires vantent les mérites des pesticides et fongicides, sans aucune maladie (ningun enfermedad) ! Une zone plutôt riche qui contraste avec les zones beaucoup plus pauvres que nous avons pu voir.
Le lendemain est une journée bien pluvieuse où nous sommes crépis de rouge dès le premier camion nous doublant.
En effet, ici la terre est rouge. C’est notre premier jour de pluie. Nous arrivons le soir dans un piètre état. Pour couronner le tout, l’humidité ambiante n’aide pas à sécher les vêtements.
Nous traversons ensuite une zone plutôt maraîchère. Des alignements de vendeurs de fruits et légumes au bord de la route.
Nous ne nous privons pas de nous rafraîchir avec une bonne pastèque bien sucrée. Nous emportons aussi quelques bananes, de la pâte de goyave et de batata (patates douce)....
Puis c’est au tour des fleuristes qui se succèdent de part et d’autre de la route....
Asuncion, capitale du Paraguay,
ne nous laissera pas un souvenir inoubliable. Beaucoup de bâtiments en état de délabrement, les trottoirs défoncés...pas grand chose à voir. Néanmoins, le Paraguay est un pays où l’économie est stable contrairement à l’Argentine qui subit une inflation galopante.
Pour quitter le Paraguay nous devons encore traverser un grand fleuve : le Paraguay. Nous prenons le bac plutôt que le pont international. Ceci nous raccourcit de manière conséquente le trajet vers Colindra, en Argentine
- Salta et le Nord de Salta
Deux bus et de longues heures nous ont amenés à Salta, la plus grande ville du nord ouest argentin.
Jolie ville coloniale située à 1200 m d’altitude. De là, nous allons explorer la région.
Nous partons vers le Nord en direction d’Humahuaca, située à 3000m d’altitude, en 3 étapes. Notre première journée nous amène à San Salvador de Jujuy, porte d’entrée des Andes du Nord-ouest. Nous y étions le 31 Octobre, en plein Halloween ! Le soir, la ville était bondée, avec les déguisements de circonstance. De la musique, un grand brouhaha, une grosse fiesta.
Après Jujuy, la route suit le lit asséché du río Grande. Peu à peu, la terre des montagnes devient rouge, verte, beige. On traverse le village de Volcàn, à 2000 m d’altitude. L’air se fait plus vif. A mesure que l’on monte, on aperçoit des cactus géants, en forme de candélabre (los cardónes). Petit à petit, nous arrivons à Purmamarca (2300m) gros village aux maisons d’adobe, adossé à la montagne. Ici, s’impose la visite del "paseo de los colorados",
un sentier de 3 km qui fait le tour de la montagne aux Sept couleurs. Des tonalités de mauve, beige, vert, rose des sables et tierre de Sienne. On en prend plein les yeux.
Dernière étape : la route continue de monter tranquillement évoluant dans une féérie de couleurs. Nous passons le tropique du Capricorne signalé par une petite borne cachée par des cabanes de vendeurs de bord de route.
Peu à peu, le paysage s’élargit pour faire place à un plateau. Village d’Uquía où nous retournerons le lendemain depuis Humahuaca (en bus) pour visiter le site de la "quebrada de las señoritas" : un ensemble de sédiments consolidés d’un rouge flamboyant dans un paysage de Far West.
Nous continuons notre montée, Humahuaca, nous y sommes enfin. Bourgade aux ruelles pavées et ses habitants à moitié cuits par l’altitude. Ici, Buenos Aires semble à des années-lumière.
L’altitude se fait sentir, notre respiration se fait plus courte. Le moindre effort essouffle. Il faut aller sans précipitation.
Après la montagne aux Sept couleurs, nous allons voir la montagne aux 14 couleurs : la "Serranía del Hornocal".
En compagnie de 2 autres voyageurs (jeune couple argento-colombien), nous voici partis dans un pick up pour 45 km de piste. Au terme de cette piste, à 4350 m d’altitude, on se croirait presque sur le toit du monde. Face à nous, un spectacle époustouflant. Des crêtes striées du rouge vif au gris-vert. Encore une fois, on en prend plein les yeux et plein les poumons.
Nous ferons le retour sur Salta en 2 longues étapes malgré le vent de face qui nous a bien fatigués. (il faut dire qu’il nous avait bien aidés à l’aller).